Comprendre l’Élevage Ovin : Un Pilier de l’Agriculture Durable en France
Avant de présenter le secteur de l’élevage ovin en France et son importance pour les territoires et l’agriculture française, nous sommes partis à la rencontre de Nicolas, un éleveur de brebis limousines et de vaches allaitantes. Nicolas a fait appel à Hectarea en 2024 afin de disposer de parcelles supplémentaires pour son troupeau. Il lance une nouvelle campagne de financement un an après, afin de reprendre les terres familiales à la suite du départ à la retraite de son oncle.

Rencontre avec Nicolas, un éleveur passionné et porteur de deux projets sur la plateforme d’investissement Hectarea
Comment êtes-vous venu à l’élevage ovin ? Quels ont été les moments clés de votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Nicolas en 2024 : J’ai toujours fait de l'élevage ovin, j'ai toujours eu des brebis. J'étais associé à un tiers pendant presque 15 ans, puis j’ai quitté le GAEC il y a environ 5-6 ans, pour créer une société agricole. Je suis reparti en gardant une cinquantaine de mes brebis et j'ai commencé le maraîchage en 2020. J'ai créé l'exploitation en mettant en activité l'élevage ovin et le maraîchage, avec une vente directe de fruits et légumes et une partie traiteur. Ce printemps, je me suis agrandi, passant de 18 à 64 hectares, et nous avons développé un troupeau bovin. J'ai arrêté le maraîchage et la vente directe il y a deux mois car la gestion de la quantité de travail était trop compliquée. Cela devenait ingérable humainement, donc j'ai priorisé l'élevage.
Pour en savoir plus sur la vente directe, vous pouvez lire notre article dédié : Soutien agriculteur : L'importance de la vente directe.
Peux-tu nous parler de l’évolution de ton troupeau ?
Nicolas en 2025 : Oui bien sûr ! En 2020, mon troupeau d’ovins était composé de 50 brebis. En 2023, d’une centaine environ. Depuis 2024, j’ai plus de 300 brebis.
Pour les vaches, mon troupeau aussi a augmenté puisque je n’avais qu’une seule vache en 2020, alors qu’aujourd’hui j’en ai une vingtaine et 25 vaches supplémentaires de race Limousine vont arriver très prochainement sur l’exploitation.

Quels sont les défis les plus importants que vous avez rencontrés dans la gestion de votre cheptel au quotidien ?
Nicolas en 2024 : Les gros défis ont été l'augmentation du troupeau, notamment le financement. C’était chaotique, et il a été difficile de trouver les animaux. Les banques sont réticentes et il faut vraiment insister pour obtenir un financement. Quand j'avais les bêtes, je n'avais pas les fonds, et quand j'ai eu les fonds, les animaux n'étaient plus disponibles. Il y a une grosse demande de brebis, et tous les animaux ne sont pas disponibles pour la reproduction. Il faut être hyper réactif, mais j’ai finalement réussi à composer mon troupeau.
Ça m’a demandé une très grosse dépense d’énergie. Le compromis des banques était : soit on vous finance le foncier, soit l’élevage. Et on ne peut pas financer le terrain si on n’a pas l’élevage. C’est là qu’intervient Hectarea !
Pourquoi le bien-être animal est-il si important pour la réussite de votre exploitation ? Comment l’intégrez-vous concrètement dans votre travail ?
Nicolas en 2024 : Le bien-être animal va directement jouer sur les résultats et les produits finis. Tout simplement, mieux les bêtes sont, meilleures elles seront pour la vente. Pour le mettre en place, j’ai fait construire des bâtiments d’élevage adaptés. Chaque bête a un suivi vétérinaire. J’ai également un suivi d’élevage avec la Chambre d’agriculture et plusieurs techniciens.
Peux-tu nous rappeler comment sont nourries les brebis et les vaches sur ton exploitation ?
Nicolas en 2025 : Les brebis et les vaches sont nourries exclusivement avec du foin qui est produit sur l'exploitation et des céréales que j'achète, avec un complément de luzerne et de pulpe de betteraves déshydratées.
Les agneaux sont engraissés* en bergerie et sont nourris avec des aliments certifiés par les labels.
*engraisser signifie les nourrir correctement pour assurer leur bon développement.
Comment ta production est-elle valorisée?
Nicolas en 2025 : Je vends mes agneaux sous le label Baronet, ce qui garantit la qualité aux consommateurs. Je vais également bientôt avoir le label Agneaux du Pays d’Oc. La viande est ensuite distribuée dans les commerces près de chez vous dans les enseignes Carrefour. Je vends mes veaux en Italie, à des éleveurs de taurillons.
Quelles sont les bonnes pratiques mises en place pour sur votre exploitation pour répondre aux enjeux de respect de l’environnement ?
Nicolas en 2024 : Les bonnes pratiques, je les ai déjà. Je suis sur du 100 % prairie, je ne fais pas de culture. Cela me permet de réduire considérablement l'utilisation d'engrais de mécanisation, je n'utilise pas de pesticides ni de désherbant. Je dépense très peu de carburant. Je ne suis pas en bio, mais j'y étais, donc c’est quasiment pareil. Je n’ai plus le label bio, car c’était très contraignant et très cher. Ils me facturaient une prestation très coûteuse et me prenaient les trois quarts de ce que je touchais en subvention du bio, et les contrôleurs n’étaient pas compréhensifs.
La nouvelle PAC (Politique Agricole Commune) a supprimé l’aide au bio, il fallait payer un organisme sans avoir les aides de l'État.
Nicolas en 2025 : Aujourd’hui, je bénéficie d’une MAEC (Mesure Agro-Environnementale et Climatique), qui m’oblige à ne pas utiliser de glyphosate et à respecter un taux d'aliments concentrés pour le bétail.
Quels sont vos projets à l’avenir pour votre exploitation ? Et comment voyez-vous l’évolution de la filière ovine dans les années à venir ?
Nicolas en 2024 : D’ici 1 à 2 ans, mon oncle va prendre sa retraite. J’envisage de reprendre la ferme pour exploiter une quarantaine d’hectares supplémentaires et être attenants aux parcelles acquises par Hectarea. Pour l’instant, d’après ce que j’entends et ce que j’ai demandé, la filière va continuer à se maintenir. Il y a un grand manque de production à venir. Dans les 5-6 ans, cela devrait se maintenir en l’état et évoluer, car il n’y a pas beaucoup de producteurs et la demande est forte, c’est positif, voire plus que positif !
Un an après, quel est l’objectif de ce nouveau financement ?
Nicolas en 2025 : Mon premier objectif est de regrouper l’exploitation en laissant des terres que je loue mais qui sont situées à 10-15 kilomètres de la ferme. Grâce à la nouvelle campagne de financement, je souhaite également pérenniser l’exploitation en reprenant la ferme familiale depuis cinq générations, suite au départ à la retraite de mon oncle dont je vous ai parlé il y a un an. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur.
D’ici un an, l'objectif est de finir de s'installer avec l’arrivée du nouveau cheptel de vaches de race Limousine.
Que va te permettre l’achat de parcelles supplémentaires concrètement ?
Nicolas en 2025 : Je réfléchis à faire de la rotation culturale sur les parcelles, avec les troupeaux.
Je ne sais pas si je reste en système toute herbe comme aujourd’hui, ou si je commence à cultiver des céréales pour pouvoir alimenter le bétail, afin de réduire les coûts d’achats. Je dois encore calculer quelle solution serait la meilleure, car la production de céréales sur l’exploitation engendrerait des achats de matériel, et des coûts de production supplémentaires.
Un grand merci à Nicolas pour ces témoignages.

L’élevage de moutons et de brebis en France : un pilier agricole essentiel
La filière ovine revêt une grande importance pour l'économie rurale française. Elle produit de la viande d'agneau, du lait de brebis et des fromages. Cette filière crée des emplois dans les régions rurales, montagneuses et isolées. Au-delà de son rôle économique, l'élevage ovin contribue à entretenir les paysages et à protéger la biodiversité. Il est essentiel que les fermes se modernisent et attirent de jeunes agriculteurs, tout en répondant à la demande croissante de produits de qualité. Les élevages de moutons et caprins sont souvent réunis afin de diversifier les revenus et les produits.
En France, 34 500 exploitations comptent des ovins, chaque région a ses spécialités, comme les agneaux de qualité dans le Massif Central ou le lait de brebis pour des fromages renommés en Bretagne. Ces régions profitent aussi d'un marché local dynamique grâce au tourisme et à la proximité des grandes villes. Les éleveurs adaptent leurs méthodes, selon les informations locales sur les pâturages et l'eau. Ils utilisent parfois des techniques spécifiques comme le pâturage extensif. Cette diversité renforce la filière ovine française.

En France, les systèmes d’élevage de moutons sont principalement concentrés au sud de la Loire, avec une forte présence du cheptel viande dans toutes les régions. Le système ovin lait, quant à lui, se limite principalement à trois régions : l’Occitanie (notamment l’Aveyron), la Nouvelle-Aquitaine (Pays Basque), et la Corse, où 90 % des brebis sont laitières. Cette région produit 90 % de son lait sous forme de fromages AOP, comme le Roquefort, l’Ossau-Iraty et les fromages corses, faits à partir de races spécifiques comme la Lacaune, la Manech et la Corse.
L'augmentation de la demande pour les fromages affinés et les produits ultra-frais stimule la production, incitant la filière à investir dans l'expansion des volumes de production pour répondre à cette croissance.
La filière ovine attire différents types d'éleveurs, des jeunes aux plus expérimentés. Les exploitations familiales jouent un rôle clé en valorisant le travail local et les traditions. Les jeunes agriculteurs, soutenus par des subventions, investissent dans des projets innovants pour répondre à la demande de produits de qualité et plus respectueux de l’environnement. Cet investissement leur permet de moderniser leur ferme en adoptant des techniques plus efficaces. De leur côté, les éleveurs plus expérimentés s’appuient sur des années d’investissements personnels et professionnels pour transmettre, tant qu'ils le peuvent et parfois difficilement, leur savoir-faire.
Investir dans un projet ovin pour un impact environnemental durable et rentable
Les espèces ovines : un atout pour la biodiversité et l’environnement
Les ovins jouent un rôle essentiel dans la gestion des paysages et la préservation de la biodiversité en France. Grâce au pâturage extensif, les moutons (brebis et béliers) participent activement à la régénération des sols, à la prévention de l’érosion et à la promotion de la biodiversité végétale, essentielle aux pollinisateurs et autres espèces locales. Ce système naturel limite également l’usage des intrants chimiques, contribuant à la durabilité de l’agriculture et à la préservation des écosystèmes.
Le bien-être animal constitue également un point central dans cette démarche, avec des conditions spécifiques de mise en place pour garantir la santé du troupeau. L'accès à l’eau, des installations adaptées et un matériel de qualité sont des éléments essentiels pour assurer une gestion optimale des animaux. Ce cadre de bien-être est crucial pour maintenir le bien-être animal sur le long terme et préserver les ressources naturelles.

Les produits de l'élevage de moutons, tels que la viande, le lait et la laine, connaissent une demande forte, dans les circuits courts. Cette demande permet aux éleveurs de diversifier leurs sources de revenus tout en renforçant la stabilité économique des zones rurales. Le soutien à l’investissement dans des pratiques durables se manifeste par l’éligibilité à diverses aides publiques, permettant de financer l’acquisition de matériel ou la mise à jour des infrastructures d’élevage.
B. La production des élevages ovins, brebis, caprins, chèvres et moutons dans notre quotidien
De mythe à réalité : la réhabilitation de la viande ovine
Longtemps marginalisée, la viande de mouton regagne en popularité grâce à ses qualités gustatives et nutritionnelles. Son image évolue favorablement en raison de systèmes d'élevage respectueux de l'environnement, soutenus par des dispositifs tels que les aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Ces soutiens encouragent l'investissement dans un élevage extensif qui valorise la biodiversité et répond aux attentes croissantes des consommateurs pour une agriculture durable. Près de 55 % de la viande ovine consommée en France est encore importée, principalement du Royaume-Uni, d'Irlande et de Nouvelle-Zélande. Cependant, les initiatives locales se multiplient pour réduire cette dépendance aux importations. Les boucheries artisanales et les circuits courts attirent une nouvelle clientèle, notamment sensibilisée à l'agneau local et biologique. Ces efforts, soutenus par un investissement constant des porteurs de projets, revalorisent une filière en adéquation avec les attentes actuelles d'une consommation durable et responsable. Désormais, la viande de mouton s'impose comme un choix alliant tradition et modernité.
Fromages de brebis et de chèvre : des trésors de la gastronomie française
Les fromages issus de lait de brebis et de chèvre incarnent un riche et varié patrimoine gastronomique. Du Roquefort, qui bénéficie de l'appellation d'origine protégée (AOP), aux picodons et autres spécialités locales, ces produits témoignent d'un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération. Ils représentent un pilier central de la gastronomie française et attirent une clientèle en quête d'authenticité et de qualité. Ces fromages répondent également aux besoins des consommateurs végétariens et flexitariens, offrant une alternative riche en protéines et en saveurs. Avec une production inscrite dans des systèmes respectueux de l'environnement, comme le pâturage extensif, ces produits bénéficient souvent d'un cadre réglementaire favorable. Par exemple, leur éligibilité à des labels tels que l'AOP ou le Label Rouge garantit leur origine et leurs conditions de production. Ces distinctions reflètent l'investissement des producteurs dans la qualité et la durabilité, renforçant leur attractivité sur les marchés locaux et internationaux.
Selon le dernier rapport de la Fédération Nationale des Éleveurs de Chèvres (FNEC), en 2023, la production française de fromage de chèvre a augmenté de 3,5 %, marquant l'intérêt croissant des consommateurs pour des produits locaux et durables. Ainsi, les fromages de brebis et de chèvre s'imposent comme un point central dans l’évolution de la consommation alimentaire, en parfaite adéquation avec les attentes des consommateurs modernes. Le positionnement renforcé des fromages de brebis et de chèvre comme des produits phares, conjuguant traditions et innovations, permet de répondre aux attentes des nouvelles générations de consommateurs.
À lire également : Terre agricole : comment reconnecter grand public et agriculteurs ?
Investir dans l’élevage ovin : une vision durable
L'investissement dans l'élevage ovin, c'est soutenir une agriculture soucieuse de la gestion durable des paysages. À travers des pratiques telles que le pâturage extensif, les éleveurs contribuent à la régénération des sols, préservent la biodiversité et réduisent l'empreinte écologique de leurs exploitations. Cet investissement dans des pratiques durables renforce également la résilience des exploitations face aux défis climatiques. Ce modèle, qui privilégie une gestion raisonnée des terres, illustre parfaitement l'importance d'un investissement dans des projets agricoles respectueux des équilibres naturels.

Certaines exploitations agricoles, répondant à des normes strictes, sont éligibles à des dispositifs de soutien financier qui renforcent leur rentabilité tout en restant respectueuses des principes environnementaux. Ce soutien constitue une incitation supplémentaire pour les investisseurs intéressés par des projets durables et financièrement attractifs.
Nicolas, agriculteur témoignant dans l’article, bénéficie de l’accompagnement financier de Hectarea.

Depuis six ans, Nicolas finalise sa réinstallation en regroupant des parcelles de prés à proximité de sa ferme. Grâce à votre investissement, il dispose désormais de parcelles supplémentaires pour nourrir en autonomie son cheptel actuel et le futur troupeau. Afin de pérenniser son élevage tout en respectant le bien-être animal, Nicolas vise à atteindre un ratio de 1 hectare pour 8 brebis. Son dossier met en avant une approche réfléchie et durable, qui conjugue les enjeux environnementaux et les besoins nourriciers de son exploitation. L’investissement de Nicolas dans la durabilité de son exploitation reflète sa volonté de s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement et du bien-être animal.
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